Gaël Legeard traduit le comic book Brink

Publié le 06 juin 2019
Couverture du comic book Brink chez Akileos

Gaël Legeard a traduit le comic book Brink, paru le 5 juin chez Akileos. Nous devons au traducteur les adaptations VF de Devil’s Candy, Generation Gone ou encore des rédactionnels de Deadpool, la collection qui tue. Nous lui avons posé quelques questions sur son travail d’adaptateur de comics sur la BD Brink.

Bonjour Gaël. Avant toute chose, peux-tu nous présenter rapidement le comic book Brink ?

Gaël Legeard : Bonjour. Alors, en bref, l’histoire se déroule dans le futur. La Terre a été détruite, et l’humanité vit dans le « Brink » : un réseau de stations spatiales (appelées des Habitats) détenues par de grandes entreprises. La vie est alors devenue très dure pour la plupart des humains : ils vivent entassés les uns sur les autres, sans air véritable, et leur nourriture est coupée aux médicaments. Dans cette ambiance très froide, on va suivre l’enquête d’un agent de la Sécurité, qui fait suite à des meurtres et des comportements étranges. Et tout ça va, bien entendu, prendre une ampleur bien plus grande que prévue.

Planche 5 du comic book Brink publié aux éditions Akileos (traduction de comics : Gaël Legard)
Brink page 5 (Dan Abnett , Ian Culbard) aux éditions Akileos.

 

Connaissais-tu le comic book Brink ou ses auteurs avant de le traduire ?

Gaël Legeard : Je ne connaissais pas du tout la série, parue dans 2000 AD, outre-Manche. Pour ce qui est des auteurs, je ne connaissais Ian « I.N.J. » Culbard que pour son travail sur les Histoires illustrées de Sherlock Holmes, écrites par Ian Edginton et paru aussi chez Akileos en France. Je sais aussi que l’artiste a travaillé sur des adaptations de l’œuvre de Lovecraft, mais n’étant pas vraiment familier à cet univers, je ne les ai jamais lues. Pour ce qui est de Dan Abnett, ai-je vraiment besoin de le présenter ? Avec Andy Lanning, il a formé le fameux duo « DnA ». Ensemble, ils ont écrit pas mal d’aventures cosmiques pour l’univers Marvel à partir de 2008 ; on peut notamment citer Annihilation Conquest, Nova vol.4, Guardians of the Galaxy vol.2, War of Kings, Realm of Kings, Annihilators ou encore The Thanos Imperative. Ils ont aussi coécrit toute la seconde partie de New Mutants vol.3 chez Marvel et les séries Resurrection Man, ainsi que celles de la Légion des Super-héros, The Legion et Legion Lost chez DC Comics. Chez DC, toujours, mais seul cette fois-ci, il a écrit les superbes séries Titans Hunt, Titans Rebirth, Aquaman Rebirth (jusqu’au chapitre 42), Mera: Queen of Atlantis, ou encore les séries du monde d’Eternia He-Man and the Masters of the Universe (du chapitre 7 au 18), et He-Man: The Eternity War. Il a aussi retrouvé l’univers des Gardiens de la Galaxie en 2016 avec Guardians of Infinity. Sans compter toutes les adaptations qu’il a pu faire, en comics ou en roman, comme Star Trek Early Voyages, Battlestar Galactica, ou encore Warhammer et Warhammer 40,000. Autant dire que j’adore son travail, surtout quand il touche à la SF et au space opera ; et c’est avec grand plaisir que je l’ai retrouvé sur ce terrain dans Brink !

Planche 6 du comic book Brink publié aux éditions Akileos (traduction de comics : Gaël Legard)
Brink page 6 (Dan Abnett , Ian Culbard) aux éditions Akileos.

 

Est-ce que tu as rencontré des difficultés vis-à-vis de cette traduction de comics ?

Gaël Legeard : Avant de commencer cette traduction de BD, j’ai regardé une interview des auteurs, Abnett et Culbard, dans laquelle ils expliquaient qu’ils n’avaient pas mis de légende, de mise en place ou d’explications trop longues : ils lançaient le lecteur dans le récit sans avoir de notions de ce qui s’y passe. Ce qui rend la chose assez difficile à appréhender à première vue, mais une fois qu’on commence à lire, on finit par s’immerger dans le récit et comprendre de mieux en mieux son univers. Et c’est probablement la chose qui m’aura posé problème : les auteurs ont créé de nouveaux mots, certains personnages disent des phrases sans queue ni tête, et tout ça rend très difficile à appréhender la traduction du comic book Brink, dans un premier temps. Petit à petit, en lisant l’ouvrage, on comprend un peu mieux ce que signifie réellement tel ou tel mot, ce qui permet de créer un petit lexique des mots inventés. Mais la fin restant ouverte, certaines phrases restent mystérieuses, et j’ai dû faire des choix de traduction parfois assez complexes, car tout n’est pas expliqué, et certaines notions restent assez floues. Il a donc fallu travailler dur pour obtenir le meilleur rendu possible !

 Y aura-t-il une suite ?

Gaël Legeard : Normalement, oui, il devrait y avoir une suite. Néanmoins, ce comic présente bien un début, un milieu et une fin et peut se suffire à lui-même. En fait, dans les pays anglophones, ce tome est sorti en trois parties distinctes, mais liées entre elles ; cet ouvrage est donc composé de trois récits complets, et se termine par une fin ouverte. Pour l’instant, aucune suite n’a été publiée outre-Manche, mais tout indique que les auteurs s’y attelleront un jour ou l’autre.

Planche 7 du comic book Brink publié aux éditions Akileos (traduction de comics : Gaël Legard)
Brink page 7 (Dan Abnett , Ian Culbard) aux éditions Akileos.

 

Pour finir, qu’as-tu pensé du comic book Brink ?

Gaël Legeard : Je ne reviendrai pas sur l’affection toute particulière que je porte au travail de Dan Abnett, particulièrement quand il s’agit de science-fiction et de space opera. Pour les dessins de Ian Culbard, en revanche, j’ai eu un petit moment d’appréhension, car j’avais peur de ne pas aimer son style sur la longueur ; mais ses illustrations collent parfaitement au récit, et je me suis laissé porter par cette enquête et les mystères qu’elle soulève ! J’ai tout simplement adoré cet ouvrage, et j’ai hâte de voir ce que la suite donnera !

Encore félicitation pour ton travail de traducteur, Gaël, et à très bientôt pour une nouvelle adaptation VF !