Adam Warlock : les origines du super-héros Marvel par Maxime Le Dain

Publié le 12 avril 2019
Adam Warlock dans la collection Le Meilleur des Super-héros Marvel

Adam Warlock fait parler de lui en ce moment : ce personnage cosmique joue-t-il un rôle que l’on attendait pas dans le film Marvel Avengers: Endgame ? Nous avons décidé d’enquêter à notre façon, en posant quelques questions à un traducteur de comics qui le connaît bien : Maxime Le Dain, inventeur du transcodage parasyntagmatique !

Salut Maxime. Alors comme ça, il paraît que tu as traduit du Warlock pour MAKMA ? Raconte-nous tout.

Maxime Le Dain : Hello. Eh bien oui, j’avoue tout. Dans le cadre des collections Hachette/Marvel (que je recommande chaudement à tous les amateurs de comics), j’ai eu la chance de pouvoir traduire les tout premiers épisodes d’Adam Warlock signés Starlin (Dans Warlock I et Warlock II, tomes 83 & 86 de la collection noire) et d’autres plus tardifs (tome 33 de la collection rouge). C’était doublement chouette : premièrement, parce que ça m’a permis de découvrir les origines du personnage et de comprendre l’aspect révolutionnaire de l’écriture de Starlin ; deuxièmement, parce que les épisodes de Warlock and the Infinity Watch (dans le t. 33 de la collection rouge, donc, suivez un peu) figuraient dans les premiers comics que j’ai achetés en kiosque. J’avais décidé de collectionner les Titans pour ne pas faire comme tout le monde, et j’avais été fasciné par Warlock, sa SF mystique et la démesure des dessins d’Angel Medina.

Adam Warlock I (Hachette/Marvel)
Adam Warlock : première partie.

Que représente Adam Warlock dans l’univers Marvel, selon toi ?

Maxime Le Dain : Vaste question… Historiquement, Warlock apparaît pour la première fois dans les pages de Fantastic Four #67 (ce qui en fait un rejeton de Stan Lee, Jack Kirby et Joe Sinnott, excusez du peu). Alors baptisé « Lui », il se présente comme un être synthétique voué à inaugurer une race d’übermensch. Quelques années plus tard, Roy Thomas récupère ce personnage secondaire oublié pour en faire un héros messianique, qu’il place sur la Contre-Terre afin d’éviter de froisser les plus religieux de ses lecteurs. Mais la série foire. Quand Starlin hérite du personnage en 1975, il a un projet assez croquignolet. Voilà ce qu’il en dit : « Je sortais tout juste de Captain Marvel, que j’avais fait passer du statut de guerrier à celui de figure messianique, et l’idée de recommencer la même chose avec Warlock ne me disait rien du tout. En revanche, partir d’une figure messianique pour en faire un schizophrène paranoïaque fou furieux… voilà qui promettait d’être intéressant ! »

Bref, Adam Warlock, c’est ça : un personnage de troisième catégorie qui devient, grâce à la magie des comics et de quelques scénaristes illuminés, un protagoniste essentiel à l’équilibre cosmique de l’univers. Pas mal comme plan de carrière, non ?

Et plus personnellement, tu apprécies ce personnage ?

Maxime Le Dain : Oui, beaucoup ! Par nostalgie, déjà, comme je l’ai expliqué plus haut. Je le considère un peu comme une alternative foutraque et psychédélique au Surfeur d’Argent (qui, je dois l’avouer, m’a toujours un peu fait ch***). Et puis, ses amis et vilains forment une galerie de persos assez surréaliste : Pip, Dragon-Lune, Drax, l’Homme-Bête, le Magus, Thanos… Ça en jette !

Adam Warlock II (Hachette/Marvel)
Adam Warlock : deuxième partie.

Traduire les premiers épisodes de Starlin m’a également permis de comprendre la petite révolution qu’a constitué son taf dans les années 70. Entre Captain Marvel et Adam Warlock, le scénariste-dessinateur fait exploser les pages et les esprits en multipliant les concepts abstraits et les expérimentations formelles. Les cases s’étirent, éclatent, les perspectives se déforment. On a l’impression de lire un comic book imprimé sur un buvard de LSD.

À traduire, c’était comment ?

Maxime Le Dain : Eh bien, assez difficile, en fait. Déjà, Starlin est bavard, comme la plupart des auteurs de cette époque. Mais il jongle avec tant de concepts et d’abstractions qu’il est parfois difficile de se raccrocher aux branches. Pour autant, son univers est tellement riche et généreux qu’on s’y fait rapidement, et qu’on prend un plaisir fou à le traduire.

Merci beaucoup. Ah, une dernière question : que penses-tu de la rumeur selon laquelle Warlock doit faire partie du MCU ?

Maxime Le Dain : J’ai le même dealer que Robert Downey Jr et Scarlett doit bientôt passer à la maison pour une soirée FIFA. J’en profiterai pour leur demander !