Le Questionnaire de Cyril Durr, relecteur-correcteur BD
Aujourd’hui, nous vous présentons le questionnaire de Cyril Durr. Romancier, scénariste et relecteur et correcteur, Cyril a rejoint l’équipe des Makmen en 2017, après avoir notamment travaillé pour Urban Comics et Urban China. Grand fan de comics, il relit et corrige principalement des œuvres Marvel, telles que Captain America, Avengers, Spider-Man ou encore X-Men. À côté, il écrit aussi des nouvelles et des romans, et a également scénarisé une BD, The Gutter, un one-shot publié en 2016. Cyril a également fondé UMAC, un site dédié à la culture pop. Et maintenant, place au questionnaire !
Cyril, quel est ton rôle chez MAKMA ?
Cyril Durr : Relecteur/correcteur, encadrant des relecteurs.
Quelle est la qualité que tu préfères chez les auteurs de BD ?
Cyril Durr : La capacité à faire naître des émotions aussi puissantes que différentes. Un auteur qui parvient à me secouer comme un punching-ball me semble plutôt être dans la catégorie des « bons ».
Cyril Durr : de Rorschach à Monsieur Miyagi
Qu’est-ce qui caractérise ton travail ?
Cyril Durr : Les hurlements d’insultes et expressions québécoises. Et entre deux accès d’humeur, la minutie et la rigueur. On peut passer de quelque chose d’assez bourrin, concernant les fondations même d’une phrase, à un travail d’orfèvre, plus pointu.
Quelle est ta devise ?
Cyril Durr : « Sept fois à terre, huit fois debout ». C’est un dicton nippon. J’aime bien aussi « Dans la vie, si t’as pas de flingue… c’est que t’es pas du bon côté du flingue ». Ça, c’est mosellan.
Quel est ton principal défaut ?
Cyril Durr : Trop impulsif. Ça m’a joué bien des tours.
Qu’est-ce que tu détestes par-dessus tout ?
Cyril Durr : J’ai l’embarras du choix, j’hésite entre les betteraves rouges, l’écriture inclusive et les insectes. J’aurais bien dit « la bêtise », mais ça fait trop Miss France… ou alors, je le tourne à ma sauce : « les gens dont le QI est inférieur à leur pointure de godasse… surtout quand ils ont des petits pieds ».
Quel est le don de la nature que tu voudrais avoir ?
Cyril Durr : Une mémoire eidétique par exemple. Mais je ne crois pas beaucoup aux « dons », je suis plus un adepte du travail acharné, ça permet plus efficacement d’atteindre les objectifs que l’on s’est fixés. Ça sonne très « entretien d’embauche » comme réponse, mais pourtant c’est vrai.
Comment aimerais-tu mourir ?
Cyril Durr : Déjà, je ne suis pas certain d’aimer cette idée. Mais bon, je dirais d’une manière qui ne nécessite ni hurlements ni l’utilisation de machines agricoles.
Qui sont tes héros dans la fiction ou dans la vraie vie ?
Cyril Durr : J’ai une prédilection pour les personnages de fiction un peu badass et pas trop politiquement correct. Rorschach par exemple (pas Hermann, l’autre). Dans la vie réelle, j’aime beaucoup Roland Habersetzer. J’admire rarement mes contemporains, mais j’ai pour son parcours et son intégrité un respect sincère et sans borne. Je lui ai dit un jour qu’il était un peu pour moi un mélange de Yoda et de Monsieur Miyagi. Sous cette boutade se cache pourtant une vérité. Il représente ces valeurs fantasmées, ou disparues depuis longtemps, qui me manquent tant. J’aurais aimé le connaître plus tôt, par exemple le rencontrer la première fois que j’ai franchi la porte d’un dojo. Le tout sur Kata Training de Bill Conti. Forcément.
Quel est l’endroit où tu désirerais vivre ?
Cyril Durr : Un endroit froid, où même l’été la température ne dépasse pas les 25. De nos jours, ça commence à se faire rare. Plus idéalement, un endroit où lorsque j’ouvre la fenêtre, j’entends des animaux, pas des bagnoles.
Quel est le super-pouvoir dont tu aurais voulu être doté ?
Cyril Durr : Le vol. Pas dans les supermarchés hein, plutôt échapper à l’attraction terrestre. Déjà dans un petit Robin DR-400 c’est bandant, alors si on pouvait voler par soi-même, en calbute, ça serait fun.
« N’essaie pas. Fais-le ou ne le fais pas. »
Quel super-héros ou super-vilain voudrais-tu être ?
Cyril Durr : J’ai déjà cité Rorschach, donc je vais dire Homelander, parce que je comprends tout à fait qu’on puisse péter les plombs à ce point-là. Et ça change quand même bien du petit côté gentillet de Supes.
Quel est ton carburant quand tu as une deadline à tenir ?
Cyril Durr : La douce chaleur de la haine.
Qu’est-ce que tu écoutes comme musique ?
Cyril Durr : De tout. Préférence pour Maiden ou Knopfler, mais je peux mélanger avec du disco, de la variété des années 80 ou du classique. Il n’y a que le rap comme genre avec lequel j’ai du mal. Du coup, je ne résiste pas au plaisir de conseiller ce qui me semble être du « bon » rap : le morceau Les clichés ont la peau dure par exemple, de Flynt. C’est très intelligemment écrit. En tout cas, le mec a l’air intelligent. Et énervé. J’aime bien quand les gens intelligents s’énervent.
De quel instrument de musique aimerais-tu savoir jouer ?
Cyril Durr : De la gratte, pourquoi, il y a quelque chose d’autre ? Qui a envie de jouer du fucking pipeau, putain ?!
Quelle invention aurais-tu voulu imaginer ?
Cyril Durr : J’hésite entre le papier et la poudre noire. Les deux sont si puissants qu’ils ont fait des millions de morts et causé l’effondrement d’empires entiers, mais ils ont aussi défendu des innocents et fait changer les mentalités. Je dirais la poudre noire quand même. Parce que quand t’es pas bon avec un Colt dans les mains, tu dures moins longtemps qu’un mauvais écrivain. L’écrémage est plus direct on va dire.
Quel est ton mot préféré ?
Cyril Durr : Lemniscate. Une courbe devenue symbole de l’infini… quel destin pour un gribouillis de matheux !
Quel est le mot que tu détestes ?
Cyril Durr : Essayer. Qui a déjà tout défoncé dans un domaine en « essayant » ? « Essayer », c’est le terme qui programme non pas l’échec mais une possible porte de sortie, à l’avance. Quand t’as prévu un parachute, tu t’acharnes forcément moins sur les commandes du zinc qui est en train de partir en vrille.
Quel est ton juron, gros mot ou blasphème favori ?
Cyril Durr : En ce moment, « tabarnak ». Mais auparavant, c’était « putain de ta race ». J’aime les gros mots. Ils m’ont évité moult AVC.
Quel livre emmènerais-tu sur une île déserte ?
Cyril Durr : Un seul livre sur une île déserte, pendant une durée indéterminée, même un bon truc, ça risque de faire juste. Je dirais le catalogue de La Redoute.
Quel est ton comic book favori ?
Cyril Durr : Il y en a tellement… pour en citer un pas trop mainstream, je vais dire Strangers in Paradise.
Et ton manga préféré ?
Cyril Durr : Je lis peu de manga, surtout depuis la mode absurde du sens de lecture japonais en VF.
Ta BD franco-belge préférée ?
Cyril Durr : J’aime bien l’ambiance et le graphisme de Jérôme K. Jérôme.
Ton webtoon préféré ?
Cyril Durr : Sweet Home a un côté un peu dérangeant qui me plaît bien.
Ton jeu vidéo favori ?
Cyril Durr : Civilization à l’époque. Ou les Mario Kart. Mais je joue assez peu.
Ton film fétiche ?
Cyril Durr : The Big Lebowski. J’aime bien Reservoir Dogs aussi.
Ta série TV préférée ?
Cyril Durr : Seinfeld. Mais faut surtout pas regarder ça en VF, c’est la pire merde jamais produite. En VO, ça reste une sitcom très drôle et surtout sans les leçons de morale obligatoires ou les moments « émouvants » indispensables, du coup, ça a quand même un petit côté « punk », même si c’est étrange d’associer ce terme à Jerry Seinfeld.
Ton festival préféré ?
Cyril Durr : Je déteste les endroits blindés de gens. Je n’ai pas de festival préféré, je ne pensais même pas ça possible d’avoir un festival préféré ! Sinon, dans le même ordre d’idée, mon embouteillage préféré, c’est l’A-31 en semaine, vers 17h45, au niveau de Thionville.
Merci Cyril d’avoir répondu à toutes ces questions ! On espère bientôt en apprendre plus sur ton futur roman !
Voilà qui conclut le questionnaire de Cyril Durr : rendez-vous très bientôt sur un autre interview loufoque de ce genre avec un nouveau Makman !