Steve Canyon tome 1 – 1947-1948 : une traduction signée Caroline Chevalier

Publié le 07 décembre 2018
Steve Canyon tome 1 1947-1948 © Milton Caniff et © Hachette Comics pour la VF.

Steve Canyon tome 1 vient de sortir aux éditions Hachette Comics. Pour l’occasion, nous avons posé quelques questions à Caroline Chevalier, la traductrice comics de ce bel ouvrage. Elle nous parle notamment des difficultés à traduire les dialogues BD de cette bande dessinée qui a aujourd’hui plus de 70 ans !

Salut Caroline. Tu signes l’adaptation française du strip américain Steve Canyon tome 1 – 1947-1948. Peux-tu nous rappeler qui est le héros de Milton Caniff, et nous présenter ses aventures ?

Caroline Chevalier : Steve Canyon est un pilote d’avion. Après avoir brillé pendant la Seconde Guerre mondiale, il doit rebondir et décide de créer sa propre compagnie aérienne, Horizon Infini, en embauchant aussi d’anciens camarades. Les différents contrats qu’il enchaîne l’emmènent, avec les lecteurs, à voyager à travers les États-Unis puis carrément en Afrique et au Moyen-Orient. Steve est en quelques sortes un aventurier malgré lui. Il agit avec une désinvolture toute naturelle mais très efficace. C’est un personnage plutôt séduisant. Dans ce premier tome, on retrouve toutes les planches publiées dans la presse américaine de janvier 1947 à décembre 1948.

Steve Canyon tome 1 : des dialogues élaborés avec soin

Quelle est la particularité des dialogues de Steve Canyon par rapport à des comics plus contemporains ?

Caroline Chevalier : Oh là là, les dialogues ! Je pense qu’il suffit de regarder une planche de Steve Canyon pour en comprendre la particularité ! C’est très simple : les personnages sont tous, sans exception, de terribles bavards. Mais attention, ce ne sont pas des bavardages inutiles, bien au contraire. Chaque prise de parole est élaborée avec soin, chaque mot a été choisi dans un but bien précis. Ce sont des dialogues extrêmement travaillés.

Pas trop dur de s’adapter au style de Milton Caniff ?

Caroline Chevalier : À première vue justement, comme on vient d’en parler, la longueur des dialogues m’a fait craindre un style trop écrit. Eh bien, pas du tout ! Milton Caniff est percutant, incisif. J’ai dû faire preuve de beaucoup de rigueur pour respecter ça. Parce que chaque personnage, du principal au plus secondaire, a son langage propre, ses mots, ses expressions qui en disent long sur son caractère. C’était un réel travail de fourmi car ils sont nombreux à graviter autour de notre héros !

Des personnages hauts en couleur

Tes personnages préférés ?

Caroline Chevalier : Sans hésiter, Happy Easter et Feeta-Feeta, les deux fidèles compagnons. Leur rôle est essentiel dans le bon déroulement des aventures. Ce sont deux personnages très attachants que l’on apprend à mieux connaître tout au long de l’histoire.

Dans Steve Canyon tome 1, quels sont les personnages les plus difficiles à traduire ?

Caroline Chevalier : Les plus difficiles à traduire ? Certainement les amis de Steve, ceux avec qui il crée sa société. Ces gars sont des spécialistes de l’aviation, chacun a son domaine, et ils utilisent leur jargon pour communiquer entre eux, avec un accent new-yorkais des années 40, en plus ! D’ailleurs, en parlant d’accent, l’anglais allemand du fameux Herr Splitz à adapter en français allemand n’était pas mal non plus !

Un comic strip de légende signé Milton Caniff

Qu’est-ce qui t’a plu dans ce strip légendaire ?

Caroline Chevalier : J’avoue avoir été séduite par l’intrigue qui est menée d’une main de maître. Les personnages sont à la fois mystérieux et attachants, on a envie de les suivre. D’autant plus qu’ils nous font voyager dans des décors soignés, des contrées exotiques… Bref, tous les ingrédients sont réunis pour l’aventure !

L’ouvrage contient aussi tout une partie rédactionnelle : de quoi ça parle ?

Caroline Chevalier : Le rédactionnel est très complet autour du contexte de la création de Steve Canyon par Milton Caniff. Cet appareil critique explique aux lecteurs pourquoi et comment Steve Canyon a vu le jour, dans la période bien précise de l’après-guerre. On y retrouve aussi de nombreuses affiches publicitaires d’époque, et la une du Time consacrée au nouveau héros qui illustre l’énorme succès remporté par notre comic strip aux États-Unis.

Caroline, un mot pour conclure ?

Caroline Chevalier : J’ai été super fière de réaliser la traduction de cette BD qui est magnifique et que tous les fans de héros américains vont adorer ! Vivement le tome 2 !

Merci, Caroline ! Rendez-vous très bientôt pour une nouvelle adaptation VF de comics !