Deadshot & les Secret Six : une traduction de Mathieu Auverdin
Deadshot & Les Secret Six est une série comics en quatre tomes, publiée par Urban Comics. Sa traduction de l’anglais vers le français est signée Mathieu Auverdin. Nous sommes allés lui poser quelques questions.
Mathieu, puisque tu en es le traducteur, peux-tu nous présenter la série Deadshot & Les Secret Six ?
Mathieu Auverdin : C’est une série écrite par Gail Simone mettant en scène une équipe de super-vilains. On pourrait croire que c’est exactement comme Suicide Squad, sauf que les personnages sont encore plus timbrés et sombres. D’autant qu’ils ne travaillent pas pour le gouvernement. Ce sont de vrais mercenaires.
C’est vraiment une série si atypique que ça ?
Mathieu Auverdin : Ben, à la base, les Secret Six ne recherchent qu’une chose : le profit. Évidemment, les histoires vont les amener à avoir différentes missions, mais elles ont souvent des thèmes peu glorieux comme la vengeance, la déstabilisation d’un gouvernement d’une autre dimension…
Des personnalités hors du commun
Par ailleurs, ils ont des personnalités et des comportements vraiment pas habituels dans les comic books de super-héros. Leur leader, Scandale Savage, est une femme homosexuelle dont les relations amoureuses sont traitées avec une certaine finesse.
Ragdoll est un sadomasochiste adepte de l’auto-mutilation (rien n’est montré, rassurez-vous, mais il en parle beaucoup). Bane s’estime d’une extraordinaire grandeur d’âme, et prendra Savage sous son aile, entretenant avec elle une relation paternelle quelque peu ambiguë.
De plus, l’équipe évolue vraiment dans les bas-fonds de l’univers DC. La scénariste n’hésite pas à écrire des scènes où ils vont dans des bars à hôtesses. Rien de glauque, hein… Mais on ne retrouverait pas ça dans Flash, par exemple.
Deadshot & les Secret Six : une équipe dysfonctionnelle
Quelles difficultés as-tu rencontrées lors de ta traduction ?
Mathieu Auverdin : Comme toute série avec une équipe, le fait de devoir donner une voix à chaque personnage. D’autant que Gail Simone est très forte pour décrire les relations entre ses héros. Les « héros » étant des méchants, l’équipe est assez dysfonctionnelle, donc ils se balancent souvent des piques. Il y a pas mal d’ironie. Et comme elle les fait bien morfler, il y a des passages assez touchants où il faut savoir faire preuve de psychologie. Par ailleurs, malgré leur noirceur, ils ont chacun leurs moments de grandeur.
Donc Deadshot & Les Secret Six, c’est super sombre ?
Mathieu Auverdin : Non, pas uniquement. De par le thème (une équipe de super-vilains évoluant en marge de l’univers DC) et certaines situations (ils vont carrément en enfer, à un moment), oui. Mais comme je le disais, Gail Simone sait parfaitement injecter de l’humour dans ses dialogues ou via ses personnages. Deadshot est un mec désabusé sortant régulièrement une petite vanne ou Ragdoll se plaît régulièrement à imaginer quels plaisirs il éprouverait en subissant certaines outrances (au grand dégoût de ses coéquipiers).
Des moments particulièrement touchants
Y a-t-il un tome que tu as préféré traduire ?
Mathieu Auverdin : Pas forcément. L’ensemble est très cohérent. Mais dans le tome 2, l’équipe est poursuivie à travers les États-Unis par toute une armée de super-vilains. C’est hyper bien rythmé, plein d’action et de dialogues truculents. Et dans le tome 3, le personnage d’Alice La Noire débarque. C’est une ado complètement paumée, mais surpuissante. Elle intègre l’équipe, mais fait flipper la plupart des autres membres. Tout le monde marche sur des œufs, avec elle, parce qu’ils ont peur de lui faire péter un plomb. Ça donne lieu à des moments particulièrement touchants.
Merci Mathieu, et à bientôt pour une nouvelle traduction BD !