Generation Gone : une traduction de comics signée Gaël Legeard
Gaël Legeard a traduit le comic book Generation Gone, paru le 20 février 2019 chez Hi Comics. Pour l’occasion, nous lui avons posé quelques questions à propos de son travail d’adaptation VF.
Bonjour Gaël. Avant toute chose, peux-tu nous présenter rapidement la mini-série Generation Gone ?
Bonjour. Alors, en bref, c’est l’histoire de trois jeunes hackers à tendance révolutionnaire, qui se retrouvent soudainement dotés de super-pouvoirs, suite à une expérience secrète d’un membre du gouvernement américain ! On va alors suivre ces trois personnages qui essaieront de découvrir quels sont leurs pouvoirs, tout en cherchant à en apprendre un peu plus sur celui qui leur a donné lesdits pouvoirs. Ça se déroule en cinq chapitres, et la tension entre les personnages augmente petit à petit, tout au long du récit, jusqu’à atteindre son paroxysme. En tout cas, c’est très prenant et ça se lit vraiment bien.
Connaissais-tu le comic ou ses auteurs avant de le traduire ?
Je ne connaissais la série que de nom, mais je n’avais encore jamais pris le temps de me lancer dans sa lecture. Pour ce qui est des auteurs, je connaissais Aleš Kot pour ses travaux sur Bucky Barnes: The Winter Soldier, sur James Bond: The Body, mais aussi pour son passage remarqué sur Suicide Squad #20-24 qui avait totalement changé le style de la série. Quant à André Lima Araújo, son nom ne me disait rien du tout, mais en voyant les dessins de Generation Gone, j’avais l’impression d’avoir déjà vu son style quelque part. Quelques petites recherches m’ont permis de voir que j’avais déjà pu voir son travail sur Avengers A.I. et sur deux chapitres de X-Treme X-Men que j’avais pu lire dans les revues X-Men Extra 98 et X-Men Universe 5, parues chez Panini Comics.
As-tu rencontré une quelconque difficulté lors de la traduction ?
Une des choses qui m’a posé problème, ce sont les noms de « projets militaires secrets ». Comme lesdits projets sont secrets, ils n’ont pas de raisons d’être traduits, donc on a rarement affaire à des noms « francisés ». Et dans ce comic, plusieurs noms sont donnés, dont « Project Airstrip One », par exemple. Et je me suis demandé si j’allais, oui ou non, traduire ces noms ; d’autant plus que « Programme Piste d’Atterrissage Un », ça rend bien moins épique le nom du projet. Au final, j’ai décidé de tout traduire, pour deux raisons : tout d’abord, certains noms « secrets » sont traduits quand l’affaire parvient jusqu’à la France (je pense notamment à William Felt, connu pour avoir été la source du Washington Post lors de l’affaire du Watergate, et dont le nom de code, Deep Throat, a été traduit en Gorge Profonde, ce qui était inévitable puisque c’était le nom français du film X du même nom, lui même à l’origine de cet étrange surnom) ; ensuite, pour la simple et bonne raison que, même si pour les Français, un nom de code anglais rend le projet plus secret et mystérieux, pour les anglophones, les noms de codes signifient tout de même quelque chose de banal… Comme « Programme Piste d’Atterrissage Un ».
Une suite est-elle prévue ?
Techniquement, oui. La fin du dernier chapitre est une fin ouverte, le Trade Paper Back américain annonce qu’une suite est prévue ; mais bien que Generation Gone s’est terminé fin 2017 outre-Atlantique, pour l’instant, aucune annonce concrète n’a été faite sur l’arrivée d’une éventuelle suite. La seule chose qu’il faut savoir, c’est que la fin étant ouverte, on peut très aisément lire ce comic comme un one-shot. En gros, s’il y a une suite, je l’accueillerai à bras ouvert ; et s’il n’y en a finalement pas, il n’y a aucune raison d’être déçu, car ce seul tome se suffit à lui-même.
En tout cas, Gaël, félicitation pour ton travail de traducteur de comics, et à bientôt pour une nouvelle adaptation VF chez MAKMA !