Un dernier été au cimetière : de l’italien vers le français

Publié le 06 avril 2024
Couverture d'Un dernier été au cimetière, traduit par Jose Maniette

Jose Maniette, enseignant en langues et littératures italiennes, parle de son expérience chez MAKMA et de son travail de transcréation sur la bande dessinée italienne Un dernier été au cimetière.

Jose Maniette, traducteur chez MAKMA

Salut Jose ! Tu es traducteur de fumetti mais tu as bien d’autres cordes à ton arc, n’est-ce pas ?

Jose Maniette : Je m’occupe également d’une association culturelle, d’un site et du webmagazine UniversComics. Je suis aussi traducteur et rédacteur depuis plusieurs années, depuis l’italien mais aussi l’anglais ou l’espagnol, vers le français.

 

Edmond Tourriol et Jose Maniette
Edmond Tourriol, co-fondateur du studio MAKMA, et Jose Maniette devant une trattoria italienne à Naples.

 

Quand et comment es-tu arrivé chez MAKMA ?

Jose Maniette : Un peu par hasard, si je me souviens bien. On m’a contacté il y a quelques années de cela pour donner un coup de main sur la traduction de la partie rédactionnelle de plusieurs Omnibus Panini. Les Fantastic Four de Byrne et le Captain America de Waid, si je ne dis pas de bêtises. Et depuis, fidèle au poste !

Quel est ton rôle chez MAKMA ?

Jose Maniette : Je traduis les rédactionnels des collections Marvel Origines, et Ultimate, qui ne devrait plus tarder à arriver en kiosque, si je ne m’abuse. J’interviens également dans d’autres tâches, telles que la rédaction de fascicules pour une collection dont il vaut mieux garder le secret, la traduction d’articles ou de bandes dessinées. J’effectue également la traduction d’épisodes au format webtoon, qui sont ensuite publiés sur l’application Ducktoon de Disney.

Peux-tu nous parler de la BD Un dernier été au cimetière ?

Jose Maniette : C’est un « roman graphique » entièrement réalisé par une jeune artiste italienne de Turin, SantaMatita, qui parle de deuil, de mort, de passage à l’âge adulte et de liens familiaux. C’est très singulier, poétique, touchant. Un peu sombre, également.

Un dernier été au cimetière

As-tu apprécié traduire ce titre ?

Jose Maniette : Oui, beaucoup. C’est toujours très intéressant d’avoir sous les yeux ce genre d’ouvrage, qui ne ressemble à rien d’autre et qui parvient à définir et rendre vivant et touchant un univers personnel, avec un pitch de départ étonnant (des familles qui passent leurs vacances dans un cimetière, depuis des années). Plus l’histoire est bonne, plus on est happé par la traduction !

Qu’est-ce que tu peux nous dire sur cette traduction de fumetti ?

Jose Maniette : Une partie du texte est en anglais car c’est la langue maternelle d’un des personnages. Et puis, certains jeux de mots propres à cet univers un peu morbide mais toujours sincère et émouvant ont demandé une relecture approfondie, pour être sûr et certain que l’ensemble soit cohérent et parfaitement compréhensible.

Es-tu fier de ton travail de traduction sur Un dernier été au cimetière ?

Jose Maniette : Alors là, bonne question ! En général, j’évite toujours de relire un travail achevé, car j’ai toujours envie de le reprendre et d’y changer pas mal de choses. Les histoires continuent de tourner dans la tête et même des semaines plus tard, j’ai envie d’apporter des retouches. Je serai vraiment fier si les lecteurs prennent du plaisir à lire l’ouvrage en le trouvant agréable et fluide.

Aurais-tu une anecdote à nous raconter par rapport à cette traduction ?

Jose Maniette : Sur la traduction en elle-même, non, mais je connaissais l’histoire et l’album original car je fréquente beaucoup les salons italiens à la recherche de nouveautés. Je suis surpris, agréablement surpris, de constater qu’Ankama a osé parier sur ce titre. Ça a aussi contribué à accélérer ce qui est mon grand projet pour 2025 : la création d’une structure éditoriale, pour proposer des ouvrages de BD italienne au public français, réalisés par des artistes émergents ou trop sous-estimés, en qui je crois sincèrement. Lisez cet album, vraiment, donnez-lui une chance !

L’importance du traducteur de bande dessinée

En quoi penses-tu que ton travail d’adaptation est important ?

Jose Maniette : En tant qu’enseignant au lycée, je suis bien placé pour affirmer que si nous ne traduisons pas les ouvrages étrangers, la culture générale s’affaiblit. Je tiens énormément à la diffusion des œuvres italiennes sur le marché français, surtout lorsqu’elles sont le fruit d’artistes jeunes ou débutants. Ainsi, le travail du traducteur devient une passerelle unissant des cultures, des langues et des univers, bénéfique à tous.

Merci Jose, d’avoir répondu à nos questions, et à bientôt pour une prochaine localisation de fumetti !