L’Histoire de France en BD : Stephan Boschat raconte un chantier pharaonique
L’Histoire de France en Bande Dessinée, collection ambitieuse publiée par Hachette Collections, est le résultat d’un travail éditorial colossal réalisé en collaboration avec Hachette par les équipes du studio MAKMA, sous la direction de Stephan Boschat, gérant et cofondateur du studio. En compagnie d’Edmond Tourriol, il a mis en place une organisation qui permet de répondre aux besoins liés à la création d’une soixantaine d’albums de BD en deux ans et demi ! Nous sommes allés à sa rencontre pour recueillir son témoignage éclairé.
Un processus de création repensé pour raconter l’Histoire de France
Stephan, peux-tu nous parler de cette mission qui vous a été confiée par Hachette Collections ?
Stephan Boschat : Eh bien, c’est vrai que MAKMA est reconnu pour ses services de traduction et de lettrage de comics. Mais petit à petit, nous sommes parvenus à diversifier nos activités. C’est ce qui nous a permis de nous voir offrir l’opportunité de créer la collection L’Histoire de France en Bande Dessinée. Cette série compte 60 tomes en tout : ça représente un travail énorme compilé sur deux ans et demi. Pour ce faire, nous avons créé un processus de déconstruction des tâches qui permet à chaque membre de l’équipe d’intervenir à tout moment, avec une efficacité totale. Le but de ce processus est de faire en sorte que nos équipes puissent créer deux albums BD par mois. Un rythme effréné, à des années-lumière de la moyenne. Plus d’une cinquantaine d’auteurs interviennent sur ces bandes dessinées : scénaristes, dessinateurs, encreurs, coloristes, lettreurs, correcteurs.
Une grande équipe pour illustrer l’Histoire de France en BD
C’est une équipe gigantesque, gérée avec l’aide précieuse de Mathieu Auverdin (responsable éditorial) et Elisabeth Callaud (assistante de gestion). Si des experts en histoire, engagés pour l’éditeur, ont pu assister les scénaristes, Mathieu a su épauler les auteurs lors de l’écriture des tomes, et assurer le suivi des planches dessinées au fur et à mesure. Un souci du détail qui confère à cette collection un cachet d’authenticité indéniable. Elisabeth, quant à elle, s’est chargée de la gestion administrative, et a su gérer d’une main de maître tous les documents nécessaires au bon fonctionnement de l’équipe. Pour chapeauter ce projet, je me suis occupé, entre autres, du suivi de la colorisation, du lettrage et du contrôle de qualité final. En jouant le rôle du premier lecteur, je m’assure que le travail est parfait.
La réalisation des planches encrées est suivie par Mathieu Auverdin et Edmond Tourriol. C’est là que tu entres en jeu ?
Stephan Boschat : Oui. Je vérifie que l’encrage correspond à nos critères de qualité, puis je passe la balle à nos deux patrons de la colorisation BD : Jean-Baptiste Merle et Esther Chahian. Avec leur escouade de coloristes, ils s’assurent que l’unité de la gamme des couleurs est respectée. Le résultat : des couvertures et des bandes dessinées à la colorisation régulière tout au long de la série. Ce travail sur la mise en couleur permet aussi d’unifier le style graphique de ces soixante albums. Ensuite vient le lettrage. Menée par Nathan Kempf, l’équipe veille à placer les textes et les bulles dans un ordre idéal et naturel pour l’œil. Le but est de fournir une lecture fluide et agréable aux lecteurs, tout en leur permettant d’apprécier les dessins. Enfin, Cyril Durr s’occupe de la relecture avec son équipe de correcteurs. Les textes corrigés, je les relis une dernière fois avant de les faire parvenir à Hachette Collections.
Pour L’Histoire de France en BD, vous avez vraiment rationalisé tous les postes de la création artistique d’un album !
Stephan Boschat : Absolument ! Tout le travail est réalisé de façon découpée. Nos équipes réalisent leurs tâches au fur et à mesure de l’avancement du projet. Par exemple, pour prendre de l’avance sur le lettrage, inutile d’attendre que toutes les pages soient encrées. On peut positionner les bulles dans Indesign directement sur les planches crayonnées, quitte à refaire un travail de calage quand les encrages sont livrés. Le travail est fait graduellement de tous les côtés pour un résultat rapide et de qualité.
Un dernier mot pour conclure ?
Stephan Boschat : Comment décrire tout ça ? Un kif énorme ! Cette série est gigantesque, et je suis très heureux d’imaginer les parents l’acheter pour leurs enfants. Ou bien d’imaginer des institutrices et des instituteurs utiliser ces bandes dessinées pour apprendre des choses à leurs élèves. Parce que ce n’est pas une simple BD. C’est une série d’ouvrages qui sera toujours d’actualité dans 20 ou 25 ans. On parle quand même de l’histoire de France, là : Vercingétorix, Clovis, Charlemagne, Napoléon… Je serai très heureux de pouvoir travailler sur un autre projet de cette envergure !
C’est tout ce qu’on souhaite à MAKMA, Stephan. Merci !