Exit le livre – Terreur au parc d’attractions traduit de l’allemand par Camille Gardeil

Publié le 19 juillet 2020
Exit le Livre : Terreur au Parc d'Attraction Exit le Livre : Terreur au Parc d'Attraction

Mélange entre les célèbres Livres dont VOUS êtes le Héros et les escape games à la mode en ce moment, Exit le livre : Terreur au parc d’attractions est sorti en juillet 2020 chez Hachette Heroes. Écrit par Anna Maybach, Inka et Markus Brand, cet ouvrage s’adresse aux amateurs d’énigmes qui se sont lassés des romans où l’histoire leur est servie sur un plateau ! Nous avons posé quelques questions à Camille Gardeil, qui s’est occupé de la traduction depuis l’allemand de cet ouvrage tout comme il avait déjà adapté vers le français la BD germanophone Malcolm Max.

Alors Camille, peux-tu nous faire un petit résumé de l’histoire d’Exit le livre : Terreur au Parc d’Attractions ?

Camille Gardeil : Eh bien le livre suit Mina, une étudiante qui se laisse convaincre par son meilleur ami de l’accompagner à une soirée mystérieuse. Elle finit par céder notamment dans l’espoir de croiser le garçon pour qui elle craque. Elle va rapidement découvrir que cet événement n’est finalement pas qu’une soirée dansante ! Mais je ne vais pas en dire plus. Cette histoire se mérite, et il faut aider Mina à résoudre plusieurs énigmes pour arriver jusqu’à la fin !

Mais qu’est-ce qui empêche les lecteurs de simplement poursuivre leur lecture s’ils bloquent sur une énigme ?

Camille Gardeil : Premièrement, le fair-play : on n’achète pas un roman à énigmes si on ne veut pas risquer de se retrouver bloqué entre deux chapitres. Et deuxièmement, lesdits chapitres ne se suivent pas dans l’ordre. C’est en ça que ce livre ressemble aux Livres dont vous êtes le héros. C’est en résolvant les casse-tête que l’on sait à quelle page on doit se rendre pour avoir la suite du récit !

N’espérez pas conserver Exit le livre comme neuf à la fin de votre aventure

Mais contrairement aux romans interactifs, le récit est linéaire, et le lecteur n’a pas plusieurs options. Chaque énigme permet d’obtenir un code qui, saisi dans le décodeur inclus au livre, renvoie au numéro de la page qu’il faut lire. L’autre chose qui fait la particularité de ce livre, c’est que l’ouvrage lui-même n’est pas uniquement le support de l’histoire. C’est également un outil nécessaire à la résolution de certaines énigmes ! Je ne vais pas dire quels éléments particuliers il faut utiliser pour avancer, mais il est conseillé de ne pas trop espérer garder le livre dans un état impeccable ! Une fois résolu en entier, il restera malgré tout un roman comme un autre, à l’exception que les chapitres ne se suivent pas au fil des pages !

Repenser des énigmes conçues pour l’allemand

Et toi, tu as réussi à les résoudre, ces énigmes ? J’imagine que oui, sinon, ça aurait été difficile de les traduire !

Camille Gardeil : Bah justement, non ! Je dois avouer ne pas avoir brillé par mon intelligence face à ces énigmes… Mais heureusement, le roman lui-même est accompagné d’un livret proposant des indices et, surtout, la solution si on n’a pas un esprit de déduction digne de Sherlock Holmes. Du coup, j’ai quand même pu traduire convenablement ces énigmes. Mais ça n’a pas été une mince affaire ! Souvent, elles se présentaient sous la forme de textes en vers. J’ai pris le parti de respecter ce choix et de conserver le schéma des rimes et la taille de chaque vers. Sacré défi, parce que le français a tendance à être plus expansif que l’allemand. On se retrouve généralement avec des traductions 20 % plus longue que les textes originaux. Autant dire que pour tout faire rentrer dans le même nombre de pieds, ça demande une petite gymnastique ! Parfois, les énigmes étaient basées sur des caractéristiques propres à la langue de Goethe. Et là, c’est encore plus difficile que de simplement remanier un texte. Il faut carrément repenser l’énigme, en trouver une autre qui reste dans le même thème, et donc réécrire les indices et la solution pour qu’ils collent au résultat nécessaire pour indiquer la bonne page du livre. D’autres énigmes se basaient sur des illustrations. Celles-là étaient plus faciles à traduire.

Laisser de côté Exit le livre un ou deux jours afin d’y revenir avec les idées claires pour traduire une énigme

Eh bien ! Sacré challenge !

Camille Gardeil : Je ne te le fais pas dire ! Mais c’est un des aspects les plus satisfaisants du métier de traducteur, je trouve : réussir à rendre au mieux l’intention de l’auteur, même si ça semble impossible de trouver un véritable équivalent en français. Ça peut prendre pas mal de temps, et parfois même nécessiter de laisser le texte de côté pendant un ou deux jours, puis d’y revenir avec les idées plus claires. Mais quel plaisir de finalement trouver la solution parfaite (ou presque, parce qu’il n’y a pas vraiment de solution parfaite) ! J’espère que les lecteurs de ce livre trouveront la même satisfaction à résoudre les énigmes. Et je leur souhaite bonne chance, parce qu’elles sont sacrément difficiles !

Merci, Camille. Et au plaisir de retrouver tes traductions mensuelles dans le rédactionnel des Conan chez Hachette Collections !