Predators’ Symphony : Edmond Tourriol parle du webnovel

Publié le 22 août 2024
Predators' Symphony Predators' Symphony

Dans le vaste univers des récits d’épouvante, où vampires et loups-garous peuplent l’imaginaire collectif, rares sont les histoires qui parviennent à renouveler ces mythes classiques tout en retenant l’attention des lecteurs contemporains. Morsures, la bande dessinée d’Edmond Tourriol sortie en 2011, a su marquer les esprits par son approche originale, mêlant l’univers des vampires à celui des loups-garous. Aujourd’hui, cette histoire revient sous une nouvelle forme avec Predators’ Symphony, un webnovel développé au sein de notre service MAKMA Originals par Alexia Rouanet à partir de l’idée originale du cofondateur du studio. Ce reboot, intégré à un univers partagé plus vaste, explore de nouvelles dimensions narratives, tout en conservant les éléments clés qui ont fait le succès de la version BD.

Morsures : le récit BD précurseur du webnovel Predators' Symphony
Morsures : le récit BD précurseur du webnovel Predators’ Symphony

 

À travers cet entretien, le traducteur de Walking Dead nous invite à découvrir les coulisses de cette réinvention, les défis créatifs auxquels il fait face, et les collaborations qui donnent vie à cet univers riche et interconnecté. Pour les amateurs de frissons et d’histoires complexes, Predators’ Symphony s’annonce comme un incontournable.

Bonjour Edmond ! On remarque que dans Predators’ Symphony, tu introduis l’idée d’une transplantation cardiaque, ce qui ajoute une dimension originale à l’intrigue. Qu’est-ce qui t’a poussé à choisir cette approche, et quels enjeux dramatiques souhaitais-tu explorer avec cette dualité entre le vampire et le loup-garou coexistant dans le même corps ?

Edmond Tourriol : Cette idée de transplantation cardiaque est née d’une discussion avec un collègue de Climax Comics, durant ma période fanzine, au tout début des années 2000. On s’était dit que ce serait mortel d’avoir une vampire sexy qui se transforme en loup-garou mâle à la pleine Lune. À cette époque, la série Buffy était à son pic en termes de popularité et de qualité. J’étais très, très vampire dans ma consommation de produits culturels. Et j’aimais beaucoup les interactions du « Scooby Gang » de Buffy, ce côté soap opera. J’imaginais déjà les échanges façon sitcom dans la tête de l’héroïne quand elle discuterait avec le loup-garou.

Tu évoques cette dynamique de type sitcom dans les échanges entre l’héroïne et le loup-garou. Comment as-tu envisagé ces dialogues internes dans Predators’ Symphony ? Est-ce que tu les abordes avec une touche d’humour, ou préfères-tu rester dans un registre plus dramatique et sombre ?

Edmond Tourriol : Techniquement, c’est Alexia Rouanet qui rédige le texte du webnovel Predators’ Symphony. C’est une question que nous n’avons pas encore abordée car elle n’en est qu’au début de l’histoire. Même si on a de l’avance sur la publication en ligne sur Wattpad, nous n’en sommes pas encore au moment où les deux entités cohabitent dans un même corps, même si ça ne saurait tarder.

Étant donné que vous n’avez pas encore abordé ce moment crucial où les deux entités cohabitent, comment envisages-tu de travailler cette dynamique avec Alexia ? Avez-vous déjà des idées sur la tonalité que vous souhaitez adopter pour ces interactions internes, ou est-ce quelque chose que vous allez découvrir ensemble au fur et à mesure de l’écriture ?

Edmond Tourriol : Comme je te le disais, je suis un grand fan de Buffy, ou encore de sa série spin-off Angel. Je veux donc que toutes les situations soient prises au sérieux, d’une part, mais je tiens à ce qu’un humour féroce irrigue l’ensemble de la saga. Je veux du Tarantino : violent, grand-guignolesque, même. Et avec des dialogues spirituels et référencés. Néanmoins, les deux personnages principaux, X et Y (pour Yildiray, le loup-garou) ne sont pas issus de la même culture, alors on pourra imaginer des incompréhensions. Pas comme dans Larry et Balki, mais pas loin. Donc de l’humour, du cool, mais aussi une certaine tension romantique, voire sexuelle… ce qui n’est pas évident quand on partage le même corps !

La cohabitation dans un même corps, avec toutes ces tensions et ces nuances, semble être un terrain fertile pour explorer des thèmes comme l’identité, la possession, et même l’intimité forcée. Comment penses-tu que cette relation évoluera au fil de l’histoire, surtout en tenant compte de cette tension romantique et sexuelle ? As-tu des éléments clés ou des moments spécifiques que tu souhaites absolument aborder pour développer cette relation ?

Edmond Tourriol : C’est une excellente question, et je te garantis que ce point va faire l’objet de quelques réunions de travail intensives entre Alexia et moi, d’une part, mais aussi avec Arnold Petit, qui est en quelque sorte le « showrunner » de l’univers « horreur » développé par l’agence de contenus créatifs Flibusk autour de plusieurs séries de webnovels qui partagent le même univers : Zombis contre Zombis, Alligator Queen, Predators’ Symphony et Le Continent des Morts. Je ne peux pas en dire davantage à ce sujet pour l’instant, les lecteurs vont devoir lire les chapitres un par un sur Wattpad !

Arnold Petit, webnoveliste de Zombis contre Zombis.
Arnold Petit, webnoveliste de Zombis contre Zombis.

 

Étant donné que Predators’ Symphony fait partie d’un univers partagé, comment envisagez-vous d’intégrer des éléments des autres séries comme Zombis contre Zombis ou Le Continent des Morts dans votre récit ? Y aura-t-il des personnages ou des événements clés qui vont traverser ces différentes histoires, ou allez-vous plutôt vous concentrer sur des thématiques communes tout en gardant chaque récit indépendant ?

Edmond Tourriol : Concernant notre univers partagé, je sais précisément comment certaines séries vont s’imbriquer les unes dans les autres. Par exemple, Le Continent des Morts est la suite apocalyptique et futuriste de ZvZ qui lui sert en quelque sorte de prologue. Alligator Queen se déroule en Louisiane, et on peut imaginer une certaine descendance des personnages qui auront migré de Saint-Domingue vers le continent américain. Quant à Predators’ Symphony, c’est très simple : il s’agit d’une série qui – tout comme l’était Buffy, notamment au début – a pour vocation de revisiter, voire réinventer les créatures monstrueuses et tout le bestiaire des récits d’épouvante. Quand je travaillais sur la BD Morsures, soit la version 1.0 du webnovel, j’avais prévu une dizaine de tomes dont j’ai un bref synopsis. Et nos héros allaient passer par Haïti pour affronter un Papa Vaudou et des zombies. Le crossover est tout trouvé avec Alligator Queen et ZvZ. Et Arnold sera là pour superviser tout ça de main de maître !

Étant donné que tu es à la fois le visionnaire de cet univers et que tu laisses une grande liberté aux autres créateurs pour s’approprier les personnages et les récits, comment gères-tu le processus créatif au quotidien ? Y a-t-il des moments où il est difficile de concilier ta vision d’ensemble avec les idées ou les directions prises par tes collaborateurs, ou bien est-ce que cette collaboration apporte des surprises qui enrichissent encore plus l’univers ?

Edmond Tourriol : Je crois qu’on a chacun notre rôle à tisser sur cette grande tapisserie dramaturgique. J’ai ma vision, je sais ce que je veux raconter, les messages qu’on doit faire passer, l’idée directrice et le moteur de chaque récit. Les webnovelistes qui œuvrent sur les séries ont un rapport plus intime avec les personnages qu’ils chapeautent : Adeline Cast connaît intimement Bella, l’héroïne d’Alligator Queen ; Arnold Petit s’est énormément investi dans l’univers de ZvZ et tout l’historique qui va avec, il connaît cette mythologie par cœur, et c’est un fin connaisseur des films d’épouvante et de leur culture ; Alexia Rouanet a lu ma BD Morsures et elle a su s’en éloigner et s’approprier la mentalité de X, l’héroïne de Predators’ Symphony. Chacun a un rôle à jouer, et Arnold est un peu le chef d’orchestre qui lit la partition que je lui ai confiée, sauf que je l’écris au fur et à mesure, haha !

Edmond Tourriol et sa BD vampirique Morsures.
Edmond Tourriol et sa BD vampirique Morsures.

 

Cet entretien nous a permis de plonger dans les coulisses de cet univers horrifique en pleine expansion. Pour les amateurs de récits d’épouvante, d’aventures surnaturelles et de créatures mythiques, l’univers développé par Flibusk est une invitation à explorer des histoires interconnectées, riches en surprises et en rebondissements. Chaque série offre une facette unique de cet univers partagé, et avec des créateurs passionnés à la barre, il est certain que l’expérience sera inoubliable. Alors, n’attendez plus et plongez dès maintenant dans Predators’ Symphony, Zombis contre Zombis, ou Alligator Queen sur Wattpad. Frissons garantis !